Louis

Jouer à Kiev devant 170.000 spectateurs lors d’un festival rock, monter en tête des charts ukrainiens, vivre à Moscou ou à Londres, être Suisse et aussi photographe, tenir une plume comme un crayon, créer Johnny Bardo et entretenir une relation mystique au monde sont autant de facettes des multiples personnalités de Louis Franck. Surexposé sur scène, il se fait ermite quand il la quitte et passe de façon fugitive de ville en ville, disponible aux sensations, aux rencontres, aux traces laissées par lui ou d’autres et les enregistre sur divers supports.
C’est dans cet état d’esprit qu’un jour, de Kiev, Louis Franck nous appelle, se recommandant d’un communicant russe (sic). Désireux au départ de se forger une identité visuelle, les propos, intentions et références foisonnent au point de compliquer le projet. Notre travail aura consisté dans un premier temps à unifier les aspirations et de tendre progressivement vers une abstraction conceptuelle plus que vers une base de données visuelle. Très vite, il est apparu que la conception du site structurerait la médiation de ses activités. Favorisant une approche multimodale, nous avons d’emblée joué sur la mobilité des supports d’accès et c’est ainsi que l’identité visuelle s’est définie autour d’une structure complexe ouverte à diverses interprétations.
Le principe du site repose sur la fragmentation des contenus en répertoires taxinomiques. Chaque nouvelle entrée scinde ses données qui vont rejoindre les autres de leur catégorie. En clair : le titre rejoint la liste des titres, le lieu la liste des lieux, la durée la liste des durées, etc. En fonction de la nature de la nouvelle entrée – son, image, vidéo, texte – cette dernière enrichit les données dont elle partage certaines contiguïtés. Alors que le site est alimenté comme un blog (un flux d’adjonctions temporelles), il ne se présente en rien comme tel et invite à une navigation intuitive, poétique mais méthodique.
En prolongement de cette page d’entrée, nous avons implémenté un double index, par genre et par date, qui rend compte de l’exhaustivité des publications.