Sylvio Perlstein

Lauréat au Prix Fernand Baudin, Concours des plus beaux livres Bruxelles-Wallonie 2009

Au premier contact en vue de réaliser ce catalogue, tout paraissait plutôt compliqué. Le nombre d’intervenants sur ce projet étant assez inquiétant. Deux musées, deux commissaires, un collectionneur et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de Sylvio Perlstein, une des plus vastes et fortes collection d’art moderne et contemporain, qui entretient un rapport fusionnel avec ses œuvres. Inutile de dire que nous savions d’emblée, pour cette raison, que nous n’échapperions pas au livre consensuel. Et à cela s’ajoutait l’impératif catégorique de présenter une photographie par page dans un grand format de préférence. Mais les contraintes sont parfois des atouts qu’il suffit de retourner à bon escient. Les commissaires souhaitaient présenter hors photographies quelques pièces d’importance en complément. Progressivement, des sections sont apparues parmi lesquelles les œuvres hors photo viendraient se glisser. Élément providentiel qui nous permettrait d’architecturer le catalogue. Nous tenions à rester au plus proche de la relation du collectionneur à ses œuvres, en immersion totale. Sylvio Perlstein vit parmi elles, elles occupent tout l’espace de ses lieux de vie : du sol au plafond, d’étage en étage, dans des rapports inattendus. Dans sa maison des frères Perret, à Garches, une antichambre a particulièrement attiré notre attention. Des centaines de photographies y sont juxtaposées jusqu’à saturation, magnifique.
C’est de ce dispositif d’accrochage que nous nous sommes inspirés pour la couverture et les répertoires des sections thématiques. Ces répertoires visuels nous les avons souhaités sur papier bleu pour en affirmer la spatialité et composer des signets colorés repérables. Les photographies y sont placées selon des affinités électives qui composent autant de sous-thématiques à l’intérieur d’une section, comme par exemple celui des mains au sein de la section Corps. Ces mises en rapports et en tensions des images fondent le chemin-de-fer du livre. Au centre de chaque répertoire, un cahier plus court contient le texte d’un des commissaires et c’est au centre de ce cahier que sont reproduites les œuvres non photographiques en lien avec le thème. Et du fait même de l’étroitesse de ce cahier central, ces œuvres rentrent en résonance visuelle avec les photographies auxquelles elles se rapportent.